Après le départ de son père pour la guerre, le jeune Corentin veut le suivre mais il voit sa demande d'engagement rejetée en raison de son jeune âge.
Il se rend à Pau où il se présente au bureau de recrutement sous le nom d'Auguste Duthoy né à Rumigny dans les Ardennes occupées (ce qui explique l'absence de papiers d'identité), le 10 avril 1897. Il suit avec succès un peloton d'élèves caporaux et monte au front le 20 octobre 1915 dans le secteur de Mesnil-les-Hurlus. Nommé sergent en juin 1916, il est cité le 15 novembre et reçoit la croix de guerre. Fin décembre 1916, il décide de révéler sa véritable identité, mais il doit, malgré l'appui de son chef de corps, démissionner de son grade et se rengager comme simple soldat. Il combat dans les tranchées au sein du 410e régiment d'infanterie et sur l'insistance du colonel commandant le régiment, il retrouve son grade. Il reçoit une nouvelle citation à l'ordre de la division en juin 1917 : « Sous-officier d'une admirable bravoure, s'est engagé à quinze ans sous un nom d'emprunt pour aller plus tôt au feu (…) Toujours volontaire pour les missions les plus périlleuses, qu'il exécute avec un sang-froid et un courage admirable1,2 ».
Volontaire pour servir dans l'aviation, il est breveté pilote durant l'été 1917 et est affecté à l'escadrille SO-229 (unité équipé de Sopwith). L'adjudant-pilote Carré est abattu au-dessus de Verdun et meurt de ses blessures à l'hôpital militaire de Souilly le 18 mars 1918. Il reçoit une troisième citation, à titre posthume, à l'ordre de l'Armée : "Adjudant Carré Jean Corentin, du 410è régiment d'infanterie, pilote à l'escadrille SO 229 attaqué par trois avions ennemis, le 18 mars, s'est défendu énergiquement jusqu'à ce que son appareil soit abattu, l'entraînant dans une mort glorieuse".
Un monument en l'honneur de Jean Corentin Carré a été inauguré par le général de l'air Weis dans sa commune natale du Faouët. (source wikipédia)
"LE LAROUSE de la Grande Guerre de Bruno CABANES et Anne DUMÉNIL -2007".